L’EGLISE

L’église-mère de Valmunster était autrefois lieu de culte principal et les paroisses succursales (Velving, Penningen, Holling, Tuttingen, Eblange, Buchingen, Brettnach et Ottonville) devaient s’y rendre pour l’ensemble des devoirs liés au culte, même si ces villages possédaient un lieu de culte annexe.
Dans la mémoire collective, le chemin commun à ces villages est resté sous le nom de « Totenweg » (le chemin des morts) puisqu’on l’empruntait pour faire ensevelir les morts au cimetière de Valmunster.
Les paroissiens de Velving, lassés des contraintes religieuses qu’on leur imposait (la distance et les conditions météorologiques défavorables surtout!) ont donc cherché à devenir indépendants de Valmunster. Très vite, ils vont vouloir édifier un nouveau bâtiment pour le culte…
En effet, la commune de Velving comptait alors 350 âmes, contre seulement 150 pour Valmunster et la chapelle de secours Ste. Thècle était devenue exigue et commençait à se délabrer sérieusement… De plus, les paroissiens de Velving avaient un certain nombre de devoirs envers le desservant de Valmunster: lui verser un salaire, mettre à disposition du bois d’affouage, lui payer le loyer…, sans compter les charges inhérentes aux réparations et frais de l’église-mère de Valmunster.
Ils demandèrent donc à l’Evêché l’autorisation de construire leur propre église; mais se heurtèrent à un refus: Velving était et devait rester une annexe de l’église-mère de Valmunster. On leur accorda cependant l’autorisation d’agrandir la chapelle de secours Ste. Thècle (en 1821), mais les travaux semblaient trop lourds pour les paroissiens de Velving sur cet ancien édifice…
Finalement, on les autorisa à reconstruire la chapelle (en 1826-1830) et les paroissiens velvingeois commencèrent à se mettre à l’oeuvre, sans préciser ni l’endroit ni les dimensions du nouvel édifice pour le culte…
Ils contournèrent l’autorisation car, au lieu de construire un nouvel édifice sur l’ancien emplacement, ils se mirent à bâtir une véritable église à un emplacement tout autre… en espérant ainsi mettre l’Evêché devant le fait accompli!
Dès 1826, les travaux commencèrent; on sait que la construction fut achevée le 2 janvier 1831, comme l’indique alors l’abbé Lang, qui précise que l’église est munie de tous les accessoires nécessaires au culte…
L’évêque, furieux en apprenant l’audace des paroissiens, la fait fermer le 12 mai 1837!
Le 1er mars 1838, les deux parties finissent par se mettre d’accord et l’église rouvre ses (nouvelles) portes, en restant néanmoins succursale de Valmunster.
L’église est placée sous le vocable de St. Pierre, le bâtisseur: « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise« … Tout un symbole!
Le service divin n’est effectué dans la paroisse que par tolérance entre 1835 et 1855…
En 1855, le Conseil de Fabrique demanda à l’Evêque de donner une existence légale à la nouvelle église de Velving, bien qu’elle reste chapelle de secours de Valmunster.
Enfin, le 6 juin 1856, Monseigneur Dupont des loges, Evêque de Metz, vînt visiter l’église et rendit le lieu de culte légitime.

LES VITRAUX DE L’EGLISE DE VELVING

StPierrechoeurglise-okL’église de Velving est dédiée à l’apôtre St. Pierre, dit « Prince des apôtres ». Celui-ci possède deux clés: l’une en or (céleste), l’autre en argent (terrestre); on dit qu’il est capable d’ouvrir et de fermer les portes du Paradis (il a pour homologue païen romain le dieu Janus, qui porte, lui, les clés du passé et de l’avenir).
On retrouve d’ailleurs St. Pierre en bonne place dans le choeur de l’église :
St. Pierre détient les clés du Paradis

Dans l’église, on peut admirer une série de vitraux relatant la vie de St. Pierre selon les Evangiles et les Actes des Apôtres…
Les vitraux actuels ont été peints par le célèbre artiste suisse Pierre CHEVALLEY et exécutés par les établissements St. Marc de Metz.

Description des vitraux

Voici la série de 8 vitraux (dont le bleu bien présent se mêle aux autres couleurs pour offrir une palette harmonieuse) :

La vocation de St. Pierre à l'occasion de la pêche miraculeuse (Evangile selon St. Luc, chapitre V, versets 1-11)
La vocation de St. Pierre à l'occasion de la pêche miraculeuse (Evangile selon St. Luc, chapitre V, versets 1-11)
Le lavement des pieds (Evangile selon St. Jean, XIII, versets 1-15)
Le lavement des pieds (Evangile selon St. Jean, XIII, versets 1-15)
La délivrance de St. Pierre en prison (Acte des Apôtres XII, versets 5-12)
La délivrance de St. Pierre en prison (Acte des Apôtres XII, versets 5-12)
St. Pierre tranche l'oreille au soldat Malchus (Evangile selon St. Luc, XXII, versets 51-52)
St. Pierre tranche l'oreille au soldat Malchus (Evangile selon St. Luc, XXII, versets 51-52)
Le reniement de St. Pierre (Evangile selon St. Matthieu - Passion du Christ, XXVI, versets 69-75 et Marc, XIV, 72)
Le reniement de St. Pierre (Evangile selon St. Matthieu - Passion du Christ, XXVI, versets 69-75 et Marc, XIV, 72)
Remise des clefs à St. Pierre (Evangile selon St. Matthieu, XVI, versets 16-19)
Remise des clefs à St. Pierre (Evangile selon St. Matthieu, XVI, versets 16-19)
St. Pierre au Mont des Oliviers (Evangile selon St. Luc - Passion du Christ, XXII, versets 39-46)
St. Pierre au Mont des Oliviers (Evangile selon St. Luc - Passion du Christ, XXII, versets 39-46)
La mort de St. Pierre (Evangile selon St. Jean, XXI, versets 20-23) - DON DE LA FAMILLE HAAG
La mort de St. Pierre (Evangile selon St. Jean, XXI, versets 20-23) - DON DE LA FAMILLE HAAG
Détail du vitrail 8 - don de la famille Haag
Détail du vitrail 8 - don de la famille Haag

2 vitraux, au bleu plus clair

Enfin, dans le choeur sont installés 2 autres vitraux, au bleu plus clair pour laisser davantage entrer la lumière, mais sans aucune iconographie.
Selon le Républicain Lorrain du 27 novembre 1960, la totalité des vitraux s'est élevée à 13000 Francs.

LES GRANDES ORGUES DE L’EGLISE

tribuneorgue-okL’église de Velving possède la particularité d’avoir deux orgues: un ancien sur la tribune qui n’est plus en fonction et un autre près du choeur qui permet d’accompagner les offices…
Comme dans la plupart des églises des environs, on retrouve la signature de la grande Manufacture Haerpfer-Erman-Dalstein de Boulay qui a rayonné sur le monde entier!

Le 24 février 1936, on achète d’occasion (presque neuf) un orgue à la Manufacture de Boulay pour 17000 Francs, somme importante pour l’époque!
A l’époque du curé Gaudet, il était de coutume de jouer sur la tribune, accompagné de la chorale qui chantait les cantiques en latin.
Cet orgue, provenant de l’église de Metz-Sablon, fut mis à l’abri en 1939, au début de la 2e Guerre Mondiale et retrouva ensuite son emplacement sur la tribune. Il fut rénové en 1960.

Il est n’est plus en fonction aujourd’hui et a été remplacé par un orgue plus récent, et surtout avec un système électrique!
Actuellement, l’orgue Haerpfer-Erman à un clavier, quelques jeux (7) et un pédalier est relié aux tuyaux de la tribune; on joue donc en bas (selon les désirs des prêtres qui souhaitaient plus de proximité avec la chorale et l’organiste) pour avoir un son qui sort en haut de la tribune…
Une particularité de la paroisse; la plupart des autres orgues des autres églises se trouvent encore aujourd’hui sur les tribunes.

Tuyaux de l'orgue de Velving
Tuyaux de l'orgue de Velving
signature de la grande Manufacture Haerpfer-Erman-Dalstein de Boulay
signature de la grande Manufacture Haerpfer-Erman-Dalstein de Boulay
Ancien orgue, sur la tribune, débranché
Ancien orgue, sur la tribune, débranché
Orgue actuel de l'église, en fonction
Orgue actuel de l'église, en fonction

(Sources : Archives départementales de la Moselle et blog de Jean-Marc Nimesgern → Site Internet)